La pauvreté augmente et touche toutes les couches de la population. La pauvreté est aujourd’hui multiforme avec des catégories particulièrement touchées comme les familles monoparentales, les personnes âgées, des migrants, mais aussi, le drame de voir 150 000 jeunes, étudiants ou entrant dans la vie active, soutenus par le Secours populaire français. Ce constat alarmant remonte de nos 1 256 lieux d’accueil. Selon un sondage Ipsos pour le Secours populaire, 85% des sondés estiment que leurs enfants risquent de connaître une situation de pauvreté. Plus d'un tiers des Français (37%) affirment avoir déjà connu, à un moment de leur vie, une situation de pauvreté. L’aggravation des situations de pauvreté met en péril la cohésion-même de notre société.
A ce titre, le Secours populaire veut ici exprimer sa très grande inquiétude face à la menace qui pèse aujourd’hui sur le programme européen d’aide aux plus démunis, permettant d’apporter un soutien alimentaire à plus de 4,5 millions de nos concitoyens. Ce programme est l’une des portes d’entrée d’un soutien pluridisciplinaire, prenant appui sur les compétences et capacités des personnes elles-mêmes, lesquelles au moment où nous les rencontrons, ne disposent plus, par leurs seules forces, de moyens suffisants pour faire face, quelles que soient les raisons qui les ont conduites à cette situation.
En développant au plus près, l’indispensable solidarité, le Secours populaire est dans son rôle, mais il n’entend pas se substituer à tout ce que la puissance publique a en charge. Il témoigne et promeut tout ce qui permet aux personnes concernées de se faire entendre, mais « il n’est pas aux manettes » et reconnaît bien volontiers les rôles et fonctions de ceux qui sont en charge. Il demande simplement aux uns et aux autres de préciser concrètement quelle part ils prennent ou vont prendre, pour stopper l’hémorragie de la précarité, de la pauvreté et du cortège de malheurs qui en découlent.
La contribution du Secours populaire à la conférence gouvernementale, remise au Premier Ministre, est fondée sur l’expérience avérée d’un réseau étendu sur tout le territoire et a pour objectif de faire partager son expérience à travers trois axes; ceux-ci sont des fondements de la réussite de son action d’accompagnement des personnes en situation de précarité et de pauvreté, et ils ne se proposent pas de remplacer ce qui n’est pas du ressort du Secours populaire français.
Promouvoir l’émergence d’acteurs impliqués, personnes accueillies et bénévoles qui les accompagnent
Démultiplier les démarches de recueil
de témoignages, au travers des nouveaux Cahiers de doléances « Le dire
pour agir », constituent un levier de lutte contre la pauvreté en
permettant aux personnes de s’exprimer et d’exister tout en donnant un
éclairage authentique et sans fard de la précarité et de la pauvreté
telles qu’elles sont vécues « de l’intérieur ». L’implication bénévole
libre et volontaire des personnes en situation de pauvreté représente un
moyen pour elles de s’inscrire dans un projet et de valoriser leurs
savoir-faire.
Promouvoir la proximité et l’organisation en réseau comme gage d’efficacité
La lutte contre la pauvreté passe par l’implication des acteurs bénévoles accompagnant les personnes. Ceux-ci sont détenteurs de savoirs d’actions déterminants pour construire et mettre en œuvre les pratiques d’accompagnement opérantes. Le SPF invite les concepteurs des politiques publiques à faire leur cette approche.
Promouvoir tout type d’actions facteur de lien social
La lutte contre la précarité et la
pauvreté concerne les acteurs de tout le territoire, lesquels doivent
appuyer sur le diagnostic précis des besoins émanant d’une connaissance
précise du terrain. Les acteurs publics à vocation nationale se doivent
de veiller à ce que leur présence active sur l’ensemble du territoire,
permette aux acteurs locaux dotés des moyens nécessaires, de construire
de véritables projets de développement.
Le financement des associations et notamment leur sécurisation doivent être pris en compte. Aujourd’hui, nous constatons que les subventions répondant aux projets des associations se transforment en financements répondant aux cadres de la commande publique. Cette évolution des relations contractuelles entre les pouvoirs publics et les associations a de graves conséquences sur l’indépendance de la vie associative.
Réduire les associations à de simples prestataires de services au lieu d’être des partenaires, remet en cause, au-delà de l’initiative et l’innovation, leur mission d’intérêt général, surtout dans un contexte social particulièrement dégradé.
En cette fin d’année, le Secours populaire français a besoin, comme jamais, de ressources financières. Il ne reste que quelques jours avant le 31 décembre 2012 pour bénéficier d’une réduction de 75% du montant de votre versement.
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